Japan ASBL

Mois : août 2015

松濤會 – の空手道 – KARATE DŌ SHŌTŌKAI

Le KARATE DŌ SHŌTŌKAI est une voie martiale puissante d’harmonie et d’expression corporelle, exact opposé des karatés à vocation « efficace » et/ou compétitive.  Sur le plan philosophique, on peut dire que « c’est lui-même que le pratiquant de Shōtōkai cherche à atteindre au travers de son art« , c’est la technique qu’il faut épurer, le corps qu’il faut relaxer, c’est l’ego qu’il faut relativiser.

La particularité du Shōtōkai est aussi la notion « sen no sen » qui revient à chercher à anticiper sur l’action d’un partenaire.  Mais c’est un concept impossible à percevoir en dehors du Dōjō et des conseils d’un Sensei expérimenté dans cette matière très précise.

 

La vision :

Le « karaté » est trop souvent vu comme une sorte de boxe japonaise.  En général (ce n’est pas le cas dans notre Dōjō), on y voit des pratiquants figés d’une façon qu’aucun boxeur – nulle part ailleurs dans le monde – ne songerait à essayer.

C’est un art, martial à l’origine, qui a tout perdu avec l’arrivée de la compétition. A tel point que lorsqu’on parle karaté, on y associe immédiatement des concepts infantiles comme « champion », « victoire », « défaite »…

Bien sûr, un mauvais cinéma du genre « Karaté Kid », l’ancien comme le nouveau, a développé cette représentation poussiéreuse que des pratiquants peu réalistes contribuent, de nos jours encore, à véhiculer.

 

Les origines :

Les origines du Karate Dō sont parfois nébuleuses mais le maître Funakoshi Gishin en est le représentant le plus reconnu. Il a dit : « Si […] il y a ne serait-ce que le plus bref retard dans le mouvement, on se trouvera forcé, sans échappatoire possible, à maintenir un rôle défensif« .

Comment ne pas avoir de retard dans un mouvement si l’on part d’une position figée ? C’est physiquement impossible car il faut relâcher ce qui est figé avant de pouvoir le bouger et cela s’appelle précisément avoir un temps de retard.

Et s’il l’on se re-contracte ensuite, il faudra se re-décontracter avant le mouvement suivant… et ainsi de suite ! Pratiquer « contracté » pour entretenir l’image figée que l’on a du karaté, c’est comme se taper la tête au mur pour se rassurer quant au fait que l’on est vivant !

 

Plus sérieusement :

Avec un minimum de connaissances en physiologie musculaire, on sait qu’en contraction isométrique (qui est celle du karateka se raidissant sur place), tant le muscle que l’on pense figer que son antagoniste se raidissent : le corps a donc un temps de retard de plus sur l’esprit qui n’a pas conscience de ce phénomène.  Tant le muscle agoniste (qui fait ce que l’action voulue) que son antagoniste (qui se contracte pour protéger l’agoniste d’une action trop violente) doivent se décontracter avec d’aller plus loin.

Ne parlons même pas des dégâts articulaires à long terme causés par des blocages os contre os ou des gestes secs effectué seul dans le vide, on les imagine tous aisément (surtout lorsqu’on vieillit).

En Shōtōkai, c’est le corps, et donc l’esprit, décontractés que nous abordons un combat…

Pourquoi les kata feraient-ils exception ? Même si les japonais sont forts en robotique, pourquoi chercher à ressembler à un robot ?  Alors que l’on sait pertinemment qu’un combat ne peut se gagner si l’on est pas prêt à bouger en permanence ? Et qu’est-ce qu’un kata, sinon, justement, la simulation d’un combat ?

 

Ci-dessous, quelques exemples de kata Shōtōkai :

 

 

 

 

 

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