Japan ASBL

合氣道 – – AIKIDŌ

L’AIKIDŌ est une voie martiale de retournement de l’agressivité par le déséquilibre et le contrôle d’un ou plusieurs attaquants.

 

1) L’aikidō est le plus récent des budō modernes (le karatedō, le jūdō, le kendō… sont plus anciens).  Il est une synthèse des expériences vécues par Ueshiba Morihei, d’abord militaires voire militaristes (avant-guerre), puis plus sprirituelles tout en restant martiales (après-guerre) :

– Natation et sumō (enfant, à partir de l’âge de 10 ans) ;
– Jūkenjutsu, le maniement de la baïonnette lors de son engagement volontaire dans l’armée (lui inspirera l’aikijō) ;
– quelques années de sabre de l’école Goto (liée au Yagyu ryū jūjutsu, lui inspirera l’aikiken) ;
– quelques années de Jūjutsu Yagyu ryū à deux périodes de sa vie ;
– principalement le Daitō ryū aikijujutsu, une école ayant déjà elle-même synthétisé, en 2884 techniques, les systèmes de combat du clan Takeda dont l’apogée historique se situe à la période Sengoku (batailles incessantes entre seigneurs de guerre de 1479 à 1600) ;
– la religion Ōtomo kyō, un culte pacifiste ;
– (discuté) le bā guà zhǎng, un art chinois interne d’où lui serait notamment venue sa tendance à ne pas vouloir utiliser la force physique mais à lui préférer la décontraction et une analogie entre les mouvements cosmiques et les gestes martiaux.

 

Le fondateur de l’aikidō est Ō Sensei Ueshiba Morihei (1883-1969), un véritable génie de l’art du combat armé et à mains nues.

 

 

2) En aikidō, il est beaucoup question de l’utilisation du « ki ».  Ce concept existe sous diverses formes dans tout l’Extrême-Orient et, nous, Occidentaux, le traduisons de façon très incomplète par le terme « énergie ».  Dans le cadre de l’aikidō, le ki peut être défini comme la sensation de la direction dans laquelle le partenaire fait pression lorsqu’il attaque.  L’aikidō apprend à se positionner et à effectuer le geste nécessaire pour canaliser le ki de façon à ce que le partenaire tombe sans qu’on l’ait ni tiré ni poussé.

 

3) A l’instar du jūdō, l’aikidō est basé sur l’utilisation des déséquilibres.  Mais si, en jūdō, on provoque parfois le déséquilibre du partenaire, en aikidō, on ne fait qu’utiliser celui dans lequel l’attaquant s’est lui-même engagé pour l’amplifier et l’assortir d’un contrôle qui ne demande que la force strictement nécessaire (et, bien souvent, aucune force).

Ceci peut être ressenti se contentant d’une pratique à mains nues, mais l’utilisation du jō (bâton arrivant au nombril du pratiquant) et du bokken ou bokutō (sabre en bois) sont comme des prolongements du corps qui permettent de vraiment comprendre les axes à respecter et les positions à adopter pour l’exploitation de ces déséquilibres.  Le taijutsu (techniques de corps, qu’on aurait pu appeler « aikitai »), l’aikijō (techniques avec bâton) et l’aikiken (techniques avec sabre) sont donc les trois volets incontournables de l’aikidō, même pour le débutant.

L’aikidō a donc une caractéristique également présente en Ninjutsu et en Katori Shintō Ryu : que l’on pratique à mains nues ou avec arme, les positions relatives et les mouvements à apprendre sont identiques, seule la distance change.  Pratique, non ?

 

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