Japan ASBL

Mois : août 2016

忍 術 – – – – – NINJUTSU

Assurer aux élèves une pratique du ninjutsu légaliste, bénéfique à la santé de chacun et ponctuée de références culturelles, historiques et philosophiques est un vrai défi.

Pour persévérer dans sa pratique tant moderne qu’ancienne de ce fabuleux héritage qu’est le Ninjutsu tout en restant indépendante d’autres groupements, J.A.P.An asbl s’appuie sur la « Fédération Wallonne de Ninjutsu Moderne et Ancien ».

 

Le NINJUTSU est un art martial japonais de tradition (plus de 1000 ans) aux multiples facettes : il n’a pas attendu la mode des krav maga ou M.M.A. pour se focaliser sur une sélection de techniques, modernes et anciennes, à mains nues mais aussi avec armes.

 

Cours adultes, séances spécifiques pour la gent féminine et section enfants, votre formation reprendra les principes de la légitime défense et un entraînement sérieux & adapté de votre condition physique. Le NINJUTSU invite également au parcours d’obstacles de type escalade,orientation,aquatique,camouflage et, enfin, il vous inculque une certaine culture (martiale) générale.

 

 

Quand on s’intéresse au NINJUTSU, les premières questions à se poser sont les suivantes :

Le ninjutsu consiste-t-il à reproduire, au fanatisme près, les mêmes pratiques que les Ninja d’autrefois ?

OU

Le ninjutsu consiste-t-il en l’adaptation à l’endroit et à l’époque dans lesquels on se trouve ?

 

Nous nous sommes permis de répondre NON à la première question et OUI à la seconde. Chacun est libre de ses choix, il n’y a pas d’exclusive ! Ainsi, notre conception – notre pratique – du Ninjutsu associe donc techniques traditionnelles et entraînement physique moderne.

Les Ninja n’étaient jamais, au moyen âge, que l’équivalent des unités spéciales de nos armées actuelles ! Or, nous sommes dans une pratique CIVILE, tirons donc un maximum d’enseignements de ce qui est possible de faire de nos jours et à notre époque dans les sages limites de la Loi !

Nul, sur terre, ne peut prétendre être l’héritier de toutes les pratiques qui se rattachent au ninjutsu : leur nombre est incalculable ! Et les meilleurs de ces pratiques sont, de toutes façons, jalousement gardées par ceux qui les détiennent (les unités spéciales, justement, par exemple…).

Il y a plus de 1000 ans, les premiers Ninja œuvraient pour la subversion et l’espionnage. De nos jours, provoquer des révoltes ou assassiner un seigneur ne fait plus partie du Ninjutsu ! Mais cette discipline martiale non compétitive peut nous aider à affronter, ne fut-ce que mentalement, des situations difficiles : agressions, catastrophes…

Une pratique assidue peut également favoriser, surtout chez les jeunes, l’auto-discipline, la solidarité et l’inventivité, qualités essentielles pour mener à bien des études, s’intégrer dans un groupe… L’objectif est l’apprentissage, outre du passage d’obstacles et de l’orientation tactique , de différentes modalités de combat : combats préconçus, combat continu, combat « un coup/une vie », armes médiévales japonaises…

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  • À partir de la ceinture noire, on commence à comprendre que c’est un art martial japonais non classique.

Les principes du Ninjutsu sont diamétralement opposés à ceux des autres arts martiaux et sports de combat : on apprend pas de défense déterminée sur attaque déterminée, on travaille toujours un large nombre d’options et on développe ainsi notre compréhension de la situation (celle de l’attaquant, la nôtre, l’environnement).  On exécute jamais une série gestes traditionnels « parce que on a toujours fait c’est comme ça » mais parce qu’on en comprend le sens et qu’on est capable de trouver les alternatives martialement valables.

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pour qui :

Tout le monde peut faire du Ninjutsu, notamment le public féminin qui est parfois peu confiant car peu conscient de ses points forts.

Photo : projeter un homme au sol sans force, c’est possible, même pour une femme… le secret : provoquer puis utiliser le déséquilibre.  Et ça, ça s’apprend, tout simplement !

Les filles mettront à profit leur souplesse et leur agilité puisqu’en Ninjutsu, la force pure n’est pas un facteur capital.  Les hommes pourront utiliser leur force et de leur explosivité.  Tous travailleront leur endurance et leur résistance mais, surtout, leur mental.  On peut commencer dès 5 ans avec une limite que l’on pourrait fixer à 49 ans.

À partir de cet âge, on peut se consacrer à l’enseignement si l’on a déjà minimum 16 ans d’ancienneté.  Donc, si l’on veut un jour enseigner le Ninjutsu, il faut commencer avant l’âge de 33 ans.  Notre grade le plus élevé (Kōjōnin) est délivré après environ 50 ans de pratique, on peut donc pratiquer longtemps.

quand :

Le Ninjutsu est inclus dans le cours des enfants dans une mesure adaptée à leur maturité et à leur grande facilité à franchir les obstacles.

Nos prochain cours spécifiques de Ninjutsu auront lieu :

Les mercredis : 19 septembre & 14 novembre 2018, 23 janvier & 20 mars 2019

  • 17h00 – 18h30 (enfants) ou 18h30 – 20h00 (adultes) ou 18h30 – 21h30 (anciens)

Les dimanches : 14 octobre & 9 décembre 2018, 17 février & 28 avril 2019

  •  18h30 – 20h00 (adultes) ou 18h30 – 21h30 (anciens)

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On recense plus de 200 ryū (styles) de ninjutsu médiévaux (chaque province et chaque clan pouvait avoir le sien) et au moins 100 ryū post-médiévaux (synthétisés au départ des anciens styles et souvent additionnés de compétences plus modernes).

Photo : l’image classique du Ninja.

Il existe même des styles de ninjutsu élaborés par des Occidentaux dans les années 2000 mais, si l’on y réfléchit bien, le plus fidèle prolongement contemporain des missions ninja se retrouve dans les unités spéciales, dont le conditionnement militaire n’est bien sûr pas souhaitable pour des civils.

Cependant, la capacité d’adaptation à toute situation qu’entraîne immanquablement la pratique sérieuse du ninjutsu permettra peut-être, le jour venu (que l’on espère évidemment pas), de se sortir d’une situation où notre vie est en danger.

Les armes générales et pédagogiques que nous étudions sont celles de l’école Katori.  Les armes spécifiques que nous étudions en ninjutsu sont le Ninpōken (sabre ninja aux mille trucs et astuces), le Kyōketsu Shoge (faucille et poignard regroupés en un d’une part, chaîne et anneau d’autre part), le Hankyū (l’arc à flèches pragmatique, bien plus court et transportable que celui des illustres pratiquants de Kyūdō).

Photo : Kyōketsu Shoge à gauche / Ninpōken à droite

Avec ou sans arme : les mêmes positions, seule la distance change !

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Pour anachroniques qu’elles puissent paraître, les armes pratiquées de façon guerrière permettent de focaliser le mental et de structurer le corps, tant avec les enfants qu’avec les adultes. Cela facilite grandement l’apprentissage à mains nues qui peut également être envisagé dans l’optique d’une légitime défense typiquement féminine.

En Ninjutsu, on ne se cantonne pas au tatami, il y a des activités en extérieur !

Photo : assurage garanti !

Pour ce qui est des activités en extérieur, nous utilisons un matériel dernier cri et sans cesse renouvelé, faisant bénéficier à chacun du plus haut niveau de sécurité et de sérieux, tout en offrant une bonne dose d’amusement et d’adrénaline dans une ambiance calme et agréable mais active :

  • parcours d’obstacles,
  • orientation camouflée avec (ou sans) carte et boussole,
  • passage d’un cours d’eau à gué,
  • escalade,
  • descente en rappel,
  • habiletés aquatiques…

(et pas le temps de chipoter avec sa technologie portable… ;-))

Le plus important est de savoir que le ninjutsu est totalement différent de tous les arts martiaux classiques puisqu’il repose sur l’utilisation optimale par chacun de ses propres points forts et sur la compensation des points faibles ou leur utilisation comme autant d’atouts ;

Le Ninjutsu est au service du pratiquant, pas l’inverse.

En d’autres termes : là où d’autres sports et arts martiaux – souvent issus des lendemains de la 2 G.M. au Japon – cultivent l’illusion pacifiste d’une égalité de chances entre tous et ont cristallisé des mouvements caricaturaux parfois dénués de base logique, le ninjutsu améliore de façon pragmatique la capacité personnelle à s’adapter (voire survivre) aux conditions difficiles et inattendues, toujours en mouvement, que la vie peut réserver.

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Le ninjutsu rejette la compétition les trois raisons suivantes (au moins) :

– parce qu’elle impose des règles artificielles créées par l’Homme pour l’Homme qui nous éloignent de la logique naturelle et d’instincts bien souvent salvateurs (qu’il convient de maîtriser et de comprendre et non d’inhiber) ;

– parce qu’elle est source d’aveuglement quant à ses propres limites corporelles, techniques et mentales voire intellectuelles sur lesquelles le ninjutsu cherche au contraire à nous éclairer en nous rendant, en principe de plus en plus lucide en nous confrontant à nous-même et non à un adversaire (beaucoup de compétiteurs, dans tous les sports, ont la prétention de connaître les points faibles de leurs adversaires alors qu’il est déjà si long, si difficile et bien plus important de se connaître soi-même dans toutes les situations) ;

– parce qu’elle créée au sein de tout groupe un esprit de rivalité qui peut être source de dopage, de disputes voire de conflits ouverts avec rancoeurs et traîtrise.  Mais, même bon enfant, l’émulation compétitive brise la solidarité et l’interdépendance.  Ces notions sont le principal moyen de réussite d’une action qui, si elle se veut un peu ambitieuse, sera forcément collective.  Pour nous, le ninjutsu n’est donc pas un sport individuel, les jeux de balle compétitifs, si ! (et ce quel que soit le nombre de joueurs…)

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Par ailleurs, le ninjutsu rejette la mémorisation à outrance mouvements prédéterminés (qu’il convient de ne reproduire que  pour en saisir les principes sous-jacents, jamais pour le fait de suivre une convention) qui détruisent le caractère naturel des gestes. C’est le sens qu’il faut donner à l’expression « il n’y a pas de kata en ninjutsu » (car, bien sûr, il y a des kata mais ils ne sont pas là pour être imités mais pour être compris).

En Ninjutsu, on dit aussi qu’à force de vouloir être trop adroit, on en devient gauche.

Il y a un monde entre une technique effectuée dans la compréhension des préceptes qui en sont à la base et une technique effectuée pour la beauté du geste ou pour le respect de la Tradition.  Effectuer un mouvement d’un certaine manière sans raison MARTIALE est à l’opposé du pragmatisme ninja.

Quelle que soit votre morphologie et votre forme physique, le ninjutsu vous est accessible : vous apprendrez à tirer profit de votre corps – tel qu’il est – d’une façon que vous n’avez sans doute jamais imaginé.

Photo : tout commence par la mise en condition physique générale.

Bien entendu, les plans d’entraînement élaborés par le professeur vous permettront, pour certains, d’accroître encore vos performances ou, pour d’autres, de sortir de la sédentarité dans laquelle vous vous êtes peut-être laissé(e) enfermer malgré vous (guindailles, boulot, enfants…).

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Cependant, notez que le niveau de dépense sportive lors de l’échauffement est très élevé : le mental compte donc ici bien plus que le physique. Le ninjutsu est un art qui inscrit dans ses fondamentaux un développement de l’endurance (efforts de longue durée), de la résistance (efforts de haute intensité maintenus aussi longtemps que possible), de la souplesse (à ne jamais acquérir trop vite sous peine de la payer dans nos vieux jours), de la force (utilisant exclusivement la masse du corps humain : pas d’altères) et de la vitesse (déplacements explosifs).

Dans la partie technique du cours, il ne rime alors plus à rien d’effectuer les techniques plus vite pour avoir l’impression de transpirer comme cela se fait parfois ailleurs : on prend le temps d’apprendre ou de se perfectionner tantôt entre débutants ou gens de même niveau, tantôt avec des ceintures noires bienveillantes…

En ninjutsu, outre notre encadrement professionnel, la sécurité des uns repose sur la vigilance des autres.  La seule contre-indication permanente à la pratique du ninjutsu réside donc dans la capacité intellectuelle et la stabilité mentale : nous n’acceptons pas de personnes ayant le moindre trouble psychiatrique ou autre limitation qui puisse mettre en danger son prochain. Nous n’avons pas les moyens d’organiser des activités adaptées à ce type de public.

Par contre, pour ce qui est du trouble de l’attention / d’hyperactivité », les arts martiaux sont certainement un des moyens d’en venir à bout : au cours, les instructions verbales et non verbales sont faites pour pousser enfants et adultes à l’auto-discipline (et le professeur est particulièrement patient à cet égard) mais si l’ordre ne se fait pas tout seul, la sanction tombe d’elle-même : dans un entraînement martial, l’inattention apparaît immédiatement à « celui dont l’esprit s’absente » (notion de Zanshin), et il arrive que l’on prenne un coup ou que l’on chute (sans gravité) alors que l’on ne s’y attendait pas.

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C’est parfois une épreuve pour certains jeunes enfermés dans une technologie de l’information envahissante : ayant fait l’effort de lever le nez de leurs connexions multiples, ils font connaissance avec une communication humaine subtile (vitale en combat) et reprennent brutalement conscience de leurs limites dans des situations que certains jeux vidéo leur ont parfois donné l’impression de connaître. De notre côté, nous utilisons certains jeux (free old gaming) pour enseigner de façon ludique les stratégies médiévales japonaises historiques mais aussi des règles d’engagement et matières théoriques plus modernes.

Encore quelques photos :

忍 法 柔 術 – – – – NINPŌ JŪJUTSU

Le NINPŌ JŪJUTSU est une self-défense moderne légaliste inspirée de l’efficacité des ninja.  Par la découverte et l’utilisation optimale de nos points forts personnels, elle est tout spécialement adaptée aux filles.

L’appellation jūjutsu représente une nébuleuse de pratiques les plus variées : il y a des frappes comme en karatedō, des projections comme en aikidō , du corps-à-corps comme en jūdō, etc. Mais il serait faux de dire qu’une école de jūjutsu regroupe des techniques techniques de karatedō, d’aikidō et de jūdō puisque c’est le justement le jūjutsu qui est notamment à l’origine de ces disciplines beaucoup, beaucoup, plus récentes (voir la 3ème partie de cet article), exception faite des pratiques originaires d’Okinawa (discuté).

En outre, les orthographes les plus fantaisistes, employées par autant de dōjō et d’associations, on fait du jūjutsu un fourre-tout innommable au sens littéral.

1) Réglons donc d’abord ce point : la transcription Hepburn correcte de 柔術 est bien jūjutsu, les « u » se prononçant « ou » comme en italien (et non ji-jutsu, ji-jitsu, jiu-jiutsu, jiu-jitsu comme le font phonétiquement, pour eux-mêmes, les Anglo-Saxons ou encore ju-jitsu comme le font, même pas phonétiquement en fait, les Français). Et il n’y a aucune raison de mettre de tiret en retranscription, ça peut prêter à confusion avec certains signes diacritiques. Enfin, les mots japonais n’ont pas de pluriel !

2) L’analyse sémantique du terme jūjutsu porte sur deux kanji 柔 et 術. Nous l’entamerons par le deuxième :

S’inscrivant, dans l’évolution des arts martiaux japonais, entre les bugei (arts de la guerre plutôt empiriques) et les dō (voies martiales philosophiques), le caractère 術, qui se prononce joutsou, nous indique que le jūjutsu fait partie des bujutsu, les écoles de guerre conventionnelle affinées par les clans jusqu’à obtention de l’efficacité désirée.

Le nombre de jutsu que chaque clan ou école étudiait est considérable : à cheval, avec arc (ou les deux), avec sabre, lance ou dans un cadre tactique théorique (construction de fortifications, formations de bataille)… Les jutsu étaient comme des manuels militaires.

Il s’agit donc de spécifier de quel jutsu nous parlons. Il est défini par le premier kanji : 柔, qui se prononce, selon les époques et les contextes yawa (inclus dans l’appellation historique yawara) ou jou (long). Il signifie – quelle que soit l’époque – la souplesse, la tendresse, l’aspect mou, moelleux.

Étonnant, lorsque l’on voit l’extrême contraction des pratiquants et l’absence de ménagement du partenaire, bref, la rudesse appliquée dans certains dōjō de jūjutsu ! En japonais, le caractère 柔, finalement très féminin, est quasi antinomique avec le concept de techniques guerrières 術, plutôt masculin (ceci, pour donner une image claire).

Sémantiquement, on doit donc s’attendre à retrouver les plus douces des techniques d’engagement.

Tout dépend, en fait, de l’échelle d’enjeu corporel sur laquelle on se place : si l’on en vient à penser aux blessures que la lame effilée d’un mètre de long des samurai peut infliger, on pourra considérer comme bien plus gentille la même attaque portée à mains nues ! Historiquement, c’est bien de là que viendra l’utilisation du caractère très doux 柔 pour la défense à mains nues par opposition aux autres 術, le plus souvent armés.

Mais si la prononciation jū est plus ou moins récente, 柔 est un kanji ancien et il sera repris fin XIXème par Maître Kano pour sa méthode d’éducation physique et morale. Ce, notamment, dans l’idée de donner un sens historique et prestigieux au jūdō, sa création originale développée au départ des jūjutsu, avec substitution de 術 par 道 (suivant l’évolution vers les voies martiales dō).

3) Historiquement : à partir de la fin du IXème siècle, avec l’avènement de la caste des samurai et dans un Japon qui se découvre de plus en plus guerrier, les techniques de bataille à mains nues se révèlent comme une nécessité aux côtés des techniques de la guerre armée. Même s’il ne porte pas immédiatement ce nom, le jūjutsu est la méthode de choc à utiliser soit en complément des armes soit lorsque l’on se retrouve désarmé sur le champ de bataille ou à tout autre moment où l’on porterait pas d’arme.

Des techniques, d’abord instinctives, sont répertoriées. Les dōjō, clans et armées médiévales s’y entraînent et les améliorent. La plupart du temps le jūjutsu local reçoit, pour le caractériser, l’appellation (d’origine non contrôlée !) d’un principe naturel (bois, feu, terre, métal, eau, ki, ku…), du lieu, du clan ou d’une divinité du shintoïsme, ou encore, est nommé en mémoire d’un maître ou samurai célèbre décédé, et pour les moins prétentieux, le nom du maître qui enseigne lui-même.

Ne fut-ce que par la Tradition orale des dōjō, ces techniques sont transmises d’une génération à l’autre et encore perfectionnées avec le temps et l’expérience des combattants. Un excellent exemple de jūjutsu est le Daito ryū aiki jūjutsu (si l’on traduit litéralement : techniques souples et harmonieuses du Grand Orient), à l’origine de la plupart des techniques d’aikidō, qui à la fin du XVIIIème siècle est fort d’une bible technique répertoriant 2884 techniques.

Mais, au cours de l’histoire tumultueuse du Japon, bien d’autres styles de jūjutsu naissent (p.ex. : combattants se distinguant des autres et fondant leur école) et meurent (p.ex. : seppuku ou meutre de tous les représentants vivants d’une école qui tombe alors dans l’oubli).

De nos jours, le jūjutsu, a priori pratiqué à mains nues, peut comprendre des techniques d’armes puisque pour qu’une défense sur arme soit bonne, il faut que le partenaire sache utiliser l’arme en question (ce n’était pas un problème aux temps médiévaux car tout le monde avait eu une arme en mains à un moment ou l’autre de sa vie).

合氣道 – – AIKIDŌ

L’AIKIDŌ est une voie martiale de retournement de l’agressivité par le déséquilibre et le contrôle d’un ou plusieurs attaquants.

 

1) L’aikidō est le plus récent des budō modernes (le karatedō, le jūdō, le kendō… sont plus anciens).  Il est une synthèse des expériences vécues par Ueshiba Morihei, d’abord militaires voire militaristes (avant-guerre), puis plus sprirituelles tout en restant martiales (après-guerre) :

– Natation et sumō (enfant, à partir de l’âge de 10 ans) ;
– Jūkenjutsu, le maniement de la baïonnette lors de son engagement volontaire dans l’armée (lui inspirera l’aikijō) ;
– quelques années de sabre de l’école Goto (liée au Yagyu ryū jūjutsu, lui inspirera l’aikiken) ;
– quelques années de Jūjutsu Yagyu ryū à deux périodes de sa vie ;
– principalement le Daitō ryū aikijujutsu, une école ayant déjà elle-même synthétisé, en 2884 techniques, les systèmes de combat du clan Takeda dont l’apogée historique se situe à la période Sengoku (batailles incessantes entre seigneurs de guerre de 1479 à 1600) ;
– la religion Ōtomo kyō, un culte pacifiste ;
– (discuté) le bā guà zhǎng, un art chinois interne d’où lui serait notamment venue sa tendance à ne pas vouloir utiliser la force physique mais à lui préférer la décontraction et une analogie entre les mouvements cosmiques et les gestes martiaux.

 

Le fondateur de l’aikidō est Ō Sensei Ueshiba Morihei (1883-1969), un véritable génie de l’art du combat armé et à mains nues.

 

 

2) En aikidō, il est beaucoup question de l’utilisation du « ki ».  Ce concept existe sous diverses formes dans tout l’Extrême-Orient et, nous, Occidentaux, le traduisons de façon très incomplète par le terme « énergie ».  Dans le cadre de l’aikidō, le ki peut être défini comme la sensation de la direction dans laquelle le partenaire fait pression lorsqu’il attaque.  L’aikidō apprend à se positionner et à effectuer le geste nécessaire pour canaliser le ki de façon à ce que le partenaire tombe sans qu’on l’ait ni tiré ni poussé.

 

3) A l’instar du jūdō, l’aikidō est basé sur l’utilisation des déséquilibres.  Mais si, en jūdō, on provoque parfois le déséquilibre du partenaire, en aikidō, on ne fait qu’utiliser celui dans lequel l’attaquant s’est lui-même engagé pour l’amplifier et l’assortir d’un contrôle qui ne demande que la force strictement nécessaire (et, bien souvent, aucune force).

Ceci peut être ressenti se contentant d’une pratique à mains nues, mais l’utilisation du jō (bâton arrivant au nombril du pratiquant) et du bokken ou bokutō (sabre en bois) sont comme des prolongements du corps qui permettent de vraiment comprendre les axes à respecter et les positions à adopter pour l’exploitation de ces déséquilibres.  Le taijutsu (techniques de corps, qu’on aurait pu appeler « aikitai »), l’aikijō (techniques avec bâton) et l’aikiken (techniques avec sabre) sont donc les trois volets incontournables de l’aikidō, même pour le débutant.

L’aikidō a donc une caractéristique également présente en Ninjutsu et en Katori Shintō Ryu : que l’on pratique à mains nues ou avec arme, les positions relatives et les mouvements à apprendre sont identiques, seule la distance change.  Pratique, non ?

 

古武道 – KŌBUDŌ – & – 居合道 – IAIDŌ

Le KŌBUDŌ Tenshin Shoden Katori Shintō Ryū est un art de combat médiéval créé au 15ème siècle et pratiqué depuis lors par les samurai.

Le IAIDŌ est une voie martiale de maîtrise extrême et d’intériorisation par la pratique du sabre japonais (iaitō/katana).

Reconnu Trésor National au Japon, l’école de sabre Tenshin Shoden Katori Shintō Ryū existe depuis près de six siècles.  Dans cette école, chaque technique, chaque geste a une raison martiale relative à l’armure que portaient les samurai et/ou à une balance avantage-désavantage tactique ou stratégique lors des duels ou combats d’armées médiévaux japonais.  La technique y a été affinée comme jamais en Occident.  Non handicapé par une armure et une épée lourdes, le samurai qui pratiquait cet école serait certainement venu à bout de plusieurs de nos chevaliers du Moyen-Âge.

 

Il reprend notamment la pratique des armes suivantes :

le bōkken ou bōkutō (sabre en bois) : kenjutsu,

sa version en alliage métallique non affûtée l’Iaitō : iaijutsu,

le bō (bâton de la taille du pratiquant) : bōjutsu,

la naginata (hallebarde japonaise) : naginatajutsu,

le kodachi (petit sabre accompagnant le grand) : shōtōjutsu & ryōtōjutsu,

le Yari (la lance) : sōjutsu.

 

 

L’iaijutsu est la technique guerrière d’utilisation du célèbre sabre japonais : le katana.  Il s’agît, pour le samurai qui avait le droit de le porter, de pousser son sabre hors de son fourreau afin d’exécuter ou de neutraliser (c-à-d. blesser gravement ce qui, à l’époque, revenait à tuer en différé) l’adversaire surgissant de toute part dans un unique premier geste puis, devant l’insistance de son agression, lui donner le coup de grâce.

L’iaidō est historiquement le successeur de l’iaijutsu mais en utilisant un iaitō (sabre en alliage non affûté) et dans l’idée non plus de trancher un adversaire sur le champ de bataille ou en duel, mais de développer des qualités fondamentales pour la vie de tous les jours (calme intérieur, remise en question, détermination…) en effectuant, seul dans le vide, les mêmes gestes lourds de sens mais purgés de toute intention (émotion, volonté de tuer…).  Dans ces conditions, effectuer un kata de iaidō doit un peu se ressentir comme se recueillir au chevêt d’une personne décédée…

 

Dans les deux pratiques du sabre, il y a recherche du geste parfait, c’est la finalité qui diffère :

– dans le iaijutsu de la Tenshin Shoden Katori Shintō Ryū (que nous pratiquons au sein de J.A.P.An asbl), les critères d’exécution correspondent tous à des raisons martiales valables et compréhensibles (pour qui a un peu l’esprit guerrier) sur lesquelles de pratiquant peut toujours retomber de façon logique, claire et précise.  Cela donne à l’art du sabre que nous avons choisi une très grande cohérence.  Cohérence largement confirmée par la pratique des autres armes de la même école : que l’on ait en main un sabre, deux sabres, un bâton, une hallebarde, une lance… les mêmes principes reviennent.
– si certains styles de iaidō ont conservé des principes martiaux anciens comme Hōki Ryū, d’autres écoles comme le Seitei ont été fabriquées au départ d’une série d’écoles de sabre par consensus entre les maîtres qui les représentaient.  Le style Seitei (on ne peut plus vraiment parler d’école au sens historique) comporte des détails dits « techniques » qui sont en fait des éléments artificiellement pratiqués non pour une raison martiale mais pour le fait de respecter la consigne demandée.  Un authentique samurai y perdrait un peu son latin (par exemple, le dégainer du sabre y est relativement lent) mais cela a l’avantage de servir de mode de communication entre les pratiquants modernes de différentes écoles qui y retrouvent chacun un peu de leur façon de faire.

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